Le trouble lié à l’usage de substances (TUS) est défini par une liste de manifestations comportementales, physiques et psychologiques. Selon le nombre et la sévérité des manifestations, il peut être léger, modéré ou sévère.

Voici les effets que nous pouvons observer :

  • consommation importante ou sur une période plus longue que prévue (perte de contrôle) ;
  • efforts infructueux pour diminuer ou cesser sa consommation ;
  • état de manque (craving) ;
  • altération de la capacité à répondre à ses obligations (famille, travail, école) ;
  • persistance à consommer malgré les problèmes et conséquences ;
  • abandon des autres activités ;
  • se place en situations dangereuses ;
  • tolérance ;
  • sevrage.

La littérature fait également référence à des TUS dont le profil peut être transitoire ou persistant. Les personnes qui présentent une problématique de consommation transitoire présentent un meilleur pronostic, en raison des facteurs associés à leur consommation qui sont plus souvent contextuels et le fait qu’ils présentent davantage de facteurs de protection. Ce type de profil correspond davantage à notre programme d’aide aux travailleurs (P.A.T.).

Les personnes dont le profil est persistant, présentent une plus grande sévérité de l’usage de substances, une problématique souvent plus complexe. De plus, leur trajectoire est ponctuée de plusieurs épisodes de traitement ; ils bénéficient d’avoir accès à des programmes de longues durées contribuant à diminuer les rechutes, les épisodes de traitement, les activités criminelles ainsi que l’amélioration significative dans leur fonctionnement psychosocial.

Au-delà des manifestations mentionnées précédemment, nous adhérons à la perspective selon laquelle la dépendance est le résultat d’un déficit dans l’acquisition de stratégies adaptatives permettant aux individus de surmonter les défis de la vie, que ce soit par des déficits personnels ou de l’environnement, ou que ce soit par le manque de possibilités de les développer ou la survenance d’événements.

Stanton Peele (1989) réfère au cycle de l’assuétude lorsque l’usage de substances devient une stratégie leur permettant de maintenir un certain équilibre. Toutefois, l’usage procure un effet qui est temporaire et les amène à développer des comportements, des attitudes et des modes de pensées cohérents avec leur mode de vie de consommation. Ces derniers s’enracinent et entraînent des conséquences dans le fonctionnement de l’individu, dans les différentes sphères de sa vie.

Dans le même sens, Morel, en complément au cycle de l’assuétude de Peele, ajoute que l’usage de substances s’inscrit dans un contexte et apporte pendant une certaine période une satisfaction, une réponse au besoin et un apaisement de la souffrance qui expliquent le recours à la substance.  Toutefois, à un certain moment donné dans la trajectoire, les substances ne permettent plus la satisfaction, entraînant davantage de conséquences.   L’individu pour s’en sortir doit apprendre à développer des solutions alternatives à la consommation.

Nos programmes s’inscrivent donc dans cette vision de la dépendance et vise à permettre aux personnes présentant une consommation problématique de substances de :

  • développer progressivement un éventail de stratégies afin de se rétablir et de retrouver un équilibre dans les différentes sphères de leur vie ;
  • leur permettre, dans un milieu de vie psychoéducatif, de prendre conscience et comprendre  leurs comportements et attitudes problématiques ;
  • apprendre des stratégies alternatives, de les expérimenter et de les consolider afin de prévenir la rechute et soutenir la poursuite d’un nouveau mode de vie.